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Entretien avec Sylvaine Laguerre, dirigeante d’ACCI (Aquitaine Contrôle Conseil en Infiltrométrie)

 

Après une première partie de carrière en tant que Cadre à la Sécurité Sociale, Sylvaine Laguerre décide de se reconvertir et de créer sa propre entreprise : « J’avais envie de me mettre à mon compte et de voir si je pouvais prendre en charge toutes les fonctions d’un chef d’entreprise depuis le commercial, en passant par la gestion, jusqu’aux aspects techniques », nous explique Sylvaine Laguerre, dirigeante d’ACCI (Aquitaine Contrôle Conseil en Infiltrométrie).

Très concernée par l’écologie et sensibilisée aux problèmes de construction par un entourage proche évoluant dans ce secteur d’activité, elle décide de choisir un métier dans l’écoconstruction. En faisant une recherche sur les nouvelles professions du bâtiment en lien avec les préoccupations écologiques et ne nécessitant pas une formation de longue durée, elle découvre ce qui va devenir son futur métier : opérateur de mesure d’étanchéité à l’air ! Elle demande à son employeur un congé pour création d’entreprises, suit sa formation et se fait aider par la Plateforme d’Aide à la Création d’Entreprises de la Technopole Montesquieu. C’est dans ce cadre qu’elle rencontre fin 2010 Jean Labant qui va l’accompagner dans son projet et dans la mise au point de son Business Plan.

ACCI voit alors le jour le 1er mars 2011.

 

Mais quel est donc ce drôle de métier : testeur en infiltrométrie ?

« Pour pratiquer ce métier », affirme S. Laguerre, « il suffit d’être un peu matheux, curieux et débrouillard ! »

En termes simples, le test d’infiltrométrie sert à mesurer l’étanchéité à l’air d’un bâtiment. Ce test permet de vérifier sa conformité aux exigences de la réglementation thermique en vigueur (RT 2012).

Comment ce test se réalise-t-il ? « J’installe un dispositif de porte soufflante sur l’une des ouvertures de la maison : il s’agit d’une fausse porte équipée d’un gros ventilateur relié à un manomètre. Toutes les autres ouvertures de la maison sont fermées. Lorsque la porte soufflante se met en action, cela provoque une différence de pression dans le bâtiment par rapport à l’extérieur. Ceci permet de mesurer le débit de la fuite d’air. Ensuite, je détecte les fuites à l’aide de fumigènes qui s’infiltrent aux endroits perméables », nous explique la dirigeante d’ACCI.

Bien souvent, ces fuites se situent entre les bords de fenêtre et le mur, au seuil des portes, au niveau des prises de courant ou encore sous les trappes d’accès aux combles.

« J’interviens soit en phase chantier, soit en phase de livraison pour les constructions neuves. Le test en amont de la livraison est recommandé pour éviter de devoir réaliser des travaux au moment de la réception du chantier parce que le bâtiment n’est pas conforme aux résultats attendus », précise Sylvaine Laguerre.

Par ailleurs, elle intervient aussi afin d’améliorer la performance énergétique de bâtiments existants, afin d’identifier quels sont les problèmes et cibler les travaux à réaliser.

 

Une clientèle diversifiée et fidélisée

ACCI s’adresse à des constructeurs de maisons individuelles, de logements collectifs ou de bâtiments tertiaires. « Je travaille aussi bien avec des constructeurs de maisons individuelles, des architectes, des maitres d’œuvre ou des entreprises générales du bâtiment », nous confie la dirigeante d’ACCI.

Elle insiste sur la dimension de Conseil de son activité. « Au fur et à mesure de mes interventions, j’attire l’attention des artisans avec lesquels je travaille sur les points clés à vérifier pour s’assurer de l’étanchéité des bâtiments. Ils modifient ainsi leurs pratiques et avec le temps, les tests d’infiltrométrie de fin de chantier s’avèrent être parfaits. »

Pragmatique, Sylvaine Laguerre porte une attention particulière à ne pas faire reposer son CA sur une poignée de gros clients. S’appuyant sur son goût du relationnel, elle essaie d’entretenir une relation de proximité avec chacun d’entre eux afin de les fidéliser.

« Cette activité nécessite un grand sens de l’organisation, car la plupart des projets sont difficiles à anticiper : le test des maisons se fait à réception des chantiers et je reçois des commandes au maximum 15 jours à l’avance ; il me faut donc être très réactive ».

Une fois le chantier réalisé, ce qui l’occupe une demi-journée, Sylvaine Laguerre doit rédiger un rapport conforme aux normes AFNOR dans les 48 h. La jeune femme nous avoue travailler régulièrement le soir et les weekends pour garantir à ses clients une réponse rapide.

 

Une entreprise en croissance régulière

« Les deux premières années d’activité ont été compliquées », se rappelle S. Laguerre. « Je l’avais anticipé, car à l’époque la RT2012 n’était pas encore applicable et l’obtention du label BBC ne concernait que 10 % du marché. J’étais en quelque sorte, un peu en avance sur le temps. Mais cela ne m’a pas empêchée d’y croire ! »

Lorsqu’enfin le marché s’ouvre et que l’activité commence à démarrer, S. Laguerre se lance dans un 2e projet plus personnel : un bébé ! « Ça a été un peu compliqué de mener de front ma grossesse et le développement d’ACCI, mais j’y suis arrivée ! » s’exclame-t-elle.

Menée par une énergie à toute épreuve, S. Laguerre multiplie les occasions de développer son réseau et sélectionne avec soin ses partenaires et prescripteurs : il s’agit d’entreprises dont l’activité gravite autour de l’infiltrométrie, par exemple des diagnostiqueurs immobilier ou des bureaux d’étude technique. Elle s’appuie aujourd’hui sur une étroite collaboration avec 3 d’entre eux pour développer son activité sereinement.

 

Une évolution réfléchie

2014 a vu décoller le CA d’ACCI. Aujourd’hui, Sylvaine Laguerre se dit plus confiante en l’avenir. « 2015 sera une année d’investissements : j’envisage de changer mon matériel. Ensuite, je réfléchis à la façon de déléguer certaines tâches, peut-être en les soustraitant dans un premier temps, puis en recrutant. » Comme elle passe une grande partie de ses journées sur des chantiers, elle espère ainsi être soulagée d’un certain nombre de tâches : « En prévision de cette collaboration, je prépare l’installation d’un bureau séparé de ma maison, à Saint-Selve. »

Si le recrutement d’un salarié n’est pas encore à l’ordre du jour, Sylvaine Laguerre insiste sur le fait que créer de l’emploi était l’une des raisons pour lesquelles elle a souhaité se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat.

Et après ? S. Laguerre a l’habitude de se projeter dans le futur. Dans 10 ans, la jeune chef d’entreprise souhaite avoir suffisamment développé ACCI pour en déléguer la direction, et se lancer dans d’autres projets en lien avec la construction. « J’aime franchir les étapes professionnelles tranquillement, comme cela a été le cas lors de mon départ de la Sécurité Sociale. La réalisation de ce premier projet ne m’empêche pas d’en avoir d’autres pour le futur : les projets, c’est ce qui permet d’avancer ! » conclut-elle.

 

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Zoom Entreprise écrit par Catherine Marquèze

Un point – Conseil en communication écrite, écrivain public

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